Super Héros.
Ma très chère petite Marie,
Je sais que tu ne t’appelles pas Marie, comme tu sais que je ne m’appelle pas Jayos. Ceci étant dit ma chère petite nièce, je me permets de t’adresser ce courrier avec un « À ouvrir quand tu seras grande » marqué en gros dessus.
Je souhaitais te reparler de ce jour, pas si ancien à l’heure actuelle mais qui le sera lorsque tu recevras ce petit mot, où, du haut de tes cinq ans, les poings bien enfoncés dans les hanches, tu me voyais dans ta cuisine, où je parlais à ta mère, en tenue panachée (un uniforme plus ou moins caché par un vêtement civil) et où tu m’as demandé, l’air péremptoire :
- Dis donc tonton ! Il est où ton T-shirt de Police ?
J’ai soulevé mon sweat shirt et je t’ai montré ma magnifique chemise bleue qui ne me mets pas du tout en valeur. Tu étais alors en plein dans ta période « Super Héros ». Tu as donc pointé mon sweat du doigt et tu m’as demandé le plus sérieusement du monde :
- Alors ça c’est ton habit de z’humain ?
Je ne me souviens plus ce que je t’ai répondu mais je me souviens avoir été pris d’une soudaine hilarité. Ta mère m’a expliqué qu’après mon départ, tu lui a déclaré, toujours parfaitement sérieuse :
- La ville peut dormir tranquille, tonton est parti travailler.
Bien à toi ma petite chérie, et merci pour ces moments de rire qui me sont si chers.